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Aujourd’hui cela fait 100 ans : y a-t-il un futur à la paix ?

Co-construire le vivre et l'agir ensemble

Aujourd’hui cela fait 100 ans : y a-t-il un futur à la paix ?

Entre hommage et construction du futur

Il n’est rien au monde d’aussi puissant qu’une idée dont le temps est venu.

Victor Hugo

Cette année nous célébrons les 100 ans de la fin de la Grande Guerre, celle qui a participé à initier le changement radical de notre société Occidentale. Elle a initié le profond changement de paradigme dans lequel nous sommes aujourd’hui plongés.

Hommage à ceux qui se sont battus pour nos libertés

Rendre hommage à ceux qui se sont battus pour nos libertés est un devoir civique, une exigence morale et aujourd’hui un engagement éthique. Regarder l’histoire en face pour pouvoir dire : « Plus jamais ça ! » et co-construire demain sur de nouvelles bases.

Cette Grande guerre a conduit des milliers d’hommes, de part et d’autre de la frontière, à massacrer des innocents, des alter-egos dont le double se reflétait dans les brumes des tranchées de l’est de la France. Effet miroir et conditions de guerre tellement insupportables que les désertions étaient légions, les trêves improvisées également, comme l’avait mis en exergue le filmJoyeux Noël[1]. L’humanité avait besoin de se frayer un chemin dans les arcanes de l’insoutenable.

Tuer un être humain est le tabou suprême

Tuer un autre être humain en le regardant dans les yeux constitue l’un des tabous majeurs de l’humanité. Il faut le poids de la contrainte de l’obéissance à l’autorité (armée), l’alcool et autres substances (pour y parvenir) et le poids social (besoin d’appartenance et regard des autres) pour appuyer sur la gâchette.

Cependant les dégâts sont immenses et irréparables.

Il y eu des milliers de morts[2], des gueules cassées (visages et corps meurtris) et des vies détruites. Nombre de ceux qui sont revenus n’ont jamais pu se réintégrer, les couples se sont défaits, les familles en ont profondément souffert dans le silence opaque et assourdissant des tabous sociaux, on ne parlait pas des douleurs. Mais elles ont bien entendu fait leur effet, laminant les esprits, les cœurs et les corps sociaux.

Des conséquences irrémédiables

Cela marqua la fin des colonies, quelques-uns des représentants des différents pays colonisés ayant servi de chair à canon, la meurtrissure traversa les océans car les raisons mêmes de l’entrée en guerre devenaient encore moins compréhensibles en changeant de continent. Les protecteurs d’antan devenant alors bourreaux, la confiance s’émoussa et les territoires avec. L’immigration inversée débuta ainsi quelques décennies plus tard.

1914-18 initia également un renversement des équilibres sociaux. Les hommes au front, les femmes les remplacèrent dans tous les lieux de travail des champs aux usines et l’émancipation s’en suivit et devint irréversible.

La paix est aujourd’hui la norme

Aujourd’hui la paix est devenue la norme. Autrefois, cette dernière faisait plutôt office de trêve entre deux guerres. A présent c’est la guerre qui est devenu inacceptable. Grâce à la création de l’Europe- à la suite des horreurs de la Seconde guerre mondiale - nous vivons dans un monde de paix depuis presque 70 ans. Et la grande majorité des citoyens y est attachée.

Par ailleurs, nous voyons que dans ce laps de temps nous avons considérablement augmenté notre niveau de conscience. Tant de choses sont advenues de manière concomitante. Nous avons trouvé les mots qui refoulent la violence, avec diverses méthodes de communication bienveillante. Nous sommes des milliers à avoir réalisé un travail sur nous-même, thérapie, développement personnel, visant à nous sortir des traumatismes et des souffrances. Nous avons développé des méthodes d’actions non-violente pour dire « non » de manière démocratique sans pour autant utiliser l’énergie du combat. Nous apprenons à « gérer » les conflits. Nous entrainons notre cerveau pour développer des capacités de paix intérieure et de rayonnement de qualité notamment avec la laïcisation de la méditation (mindflullness et autres). Nous faisons évoluer les pratiques de gouvernance dans tout type d’organisation.

Il nous reste encore à travailler individuellement et collectivement sur nos égos qui polluent considérablement les initiatives démocratiques et les postes de pouvoir principaux (État, gouvernance de grandes entreprises…). Mais là aussi certains s’y attèlent avec les pratiques d’Intelligence Collective et de coopération.

Aujourd’hui dans la transition que nous vivons, tournant majeur entre deux paradigmes, les replis conservateurs prennent le dessus et nous font craindre de revivre la période 1929-1933 dont nous connaissons les funestes issues.

Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres.

Antonio Gramsci

Cependant, si nous ne pouvons pas arrêter certaines répétitions de l’histoire parce que nous ne sommes pas assez nombreux pour incarner la voie du paradigme émergent, ou parce que nous ne parvenons pas à nous organiser comme d’autres le font et nous restons englués dans la conviction d’avoir perdu nos moyens d’actions, nous devons préparer l’après. Cette lecture que nous pouvons faire de l’histoire nous donne les clés d’une vision possible du futur et charge à nous de le co-construire. Là encore des milliers d’initiatives existent, mais elles ne sont pas connues de la grande masse de la population nourrie au JT de 20h00. Et là encore les choses changent, les médias positifs sont foison, minoritaires il y a 10 ans (Reporters d’espoir), ils sont aujourd’hui des dizaines par voie papier et surtout dématérialisés.

Les plus jeunes s’informent via les Youtubeurs[3]et plus par la télévision.

Notre responsabilité : co-créer demain au service du vivant

Ainsi, le plus grand hommage que nous puissions faire à ces milliers de générations d’hommes, principalement, qui se sont battus sans toujours savoir pourquoi, c’est de co-construire la paix, de choisir l’engagement pour une paix durable qui permet le développement des consciences comme des talents au service du vivant.

Notre bien le plus précieux est la Vie. Comment y contribuons-nous ? Comment la préservons-nous ? Quelle action, aussi modeste soit-elle réalisons-nous pour que ce monde de paix existe soit partout et permette les floraisons de possibles pour tous ?

Co-créons demain, restaurons la qualité du vivre et d’un agir ensemble, alors oui, ils ne seront pas morts pour rien. Nous aurons compris la leçon et nous nous engagerons sans équivoque pour la paix, la vie et la durabilité.

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