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La violence de la non-violence

Un chemin d'humilité

Appelés par l'envie de paix ou d'harmonie, nous pouvons tomber dans le piège de la violence de la non-violence.

Face à l'inacceptable, le risque du militantisme

Lorsque nous sommes frustrés ou indignés face à la violence, quelle qu'en soit la forme, nous entrons dans le processus qui consiste à rechercher des solutions. Nous pouvons découvrir la non-violence, comme pratique, idéal ou comme philosophie. Qu'elle qu'en soit l'entrée, les risques peuvent demeurer les mêmes.

Par conséquent, cela va devenir assez inefficace. L'intention du militant étant de faire changer l'autre et ce dernier réagit alors en résistant. Puisque dans l'intention de "changer l'autre" on induit dans le message que ce qu'il ou elle est "n'est pas OK".

Il sera alors plus efficace de partir de l'acceptation de qui est l'autre, d'accueillir sa différence et de rechercher plutôt à composer avec lui ou elle.

Et bien entendu, c'est plus facile à dire, écrire qu'à mettre en pratique.

L'altérité vient toujours nous chercher dans nos part d'irrésolu, ce que nous ne sommes pas parvenus à régler de notre histoire personnelle, parfois même par totale méconnaissance.

Le chemin de rencontre entre la singularité et l'altérité étant alors fort précieux.

Modifier sa communication, essayer la bienveillance

Puis, viennent les pratiques de communication (CNV notamment). Dans l'envie de modifier la qualité de relation à autrui, l'envie de développer du lien, d'établir une relation respectueuse, selon du point intérieur d'où l'on part, parfois, nous faisons l'inverse. Notre communication devient dogmatique et excluante et fait davantage vivre de la violence par un aspect intrusif, une exigence "scolaire" qui coupe le lien tant la pratique parvient à primer sur le sens.

Et c'est alors qu'ayant traversé ces différentes errances sur le chemin de la violence vers une situation d'apaisement, nous prenons conscience que le seul chemin qui apportera de l'harmonie autour de soi est celui qui consiste à guérir nos blessures intérieures afin que nos relations reflètent notre trajectoire et rayonne la réalité d'une paix effective en nous.

Alors les méthodes de communication bienveillantes, tout à fait riches et opérantes, peuvent s'inscrire dans le panel des moyens au service d'une personne apaisée. Elles refléteront la variété proposée par notre langue française si riche pour à la fois exprimer la diversité de nos états intérieurs, privilégier la qualité d'une relation pérenne et permettre la co-construction de solutions créatives.

Ainsi, à partir de ce tissu de qualité élaboré ensemble, il sera plus facile de bâtir des voies d'amélioration de notre quotidien et permettre que l'harmonie rayonne dans la majorité de nos actions.

Et nous pourrons accueillir dans l'humilité, les feed-back qui nous renseignent sur nos erreurs d'alignement et nos manquements entre nos idéaux et nos actes.

Un engagement éthique

La question qui se pose alors est comment "changer le monde" (vous noterez avec cette formule classiquement employée le risque de générer par là-même des résistances). Donc, comment contribuer à co-réaliser un monde où se déploie l'harmonie et la beauté (la voie Hozho des Indiens Navajos)?

C'est alors que nous avons à composer avec nos paradoxes internes et avec les acteurs si opposés à nos valeurs et à nos convictions.

Car c'est ensemble que nous pouvons co-créer demain, réussir notre transition de civilisation et sortir des clivages toujours violents pour la partie "adverse". Et cela nécessite de composer avec éthique avec ceux qui sont différents de nous, sans nous perdre et oublier nos valeurs en points de vue, tout en acceptant de composer avec ce qui hier était décrit comme l'ennemi.

Christine Marsan

3 novembre 2018

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